Embolisation prostatique

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En quoi consiste cet examen ?

Pourquoi l’embolisation de la prostate ?

L’embolisation de la prostate est une technique novatrice non chirurgicale, mini invasive, permettant de traiter les symptômes de l’hypertrophie bénigne de prostate, autrement connu sous le terme d’adénome de prostate.

L’augmentation du volume de la prostate est une situation très fréquente à partir de 50 ans. Cette augmentation de volume peut causer chez certains patients une obstruction de l’urètre, conduit allant de la vessie à l’extérieur, ainsi que des signes urinaires irritatifs. Les symptômes du bas appareil urinaire altèrent de façon significative la qualité de vie des hommes de façon croissante après 50 ans. Bien que l’hypertrophie bénigne de prostate soit une situation clinique extrêmement fréquente (50% chez les plus de 60 ans), les signes associés ne sont pas toujours en rapport avec cet élargissement prostatique. Il convient d’éliminer les autres causes (vésicale notamment, neurologique etc.). Néanmoins, ces symptômes (difficultés à uriner, mictions fréquentes et peu abondantes, miction nocturne, jet peu puissant, rétention urinaire, etc.…) peuvent avoir un retentissement important sur la qualité de vie voire sur la fonction sexuelle des hommes affectés.

Pourquoi faire cette intervention dans le service de radiologie ?

L’intervention est réalisée par un médecin radiologue, assisté d’un personnel paramédical, en salle de radiologie interventionnelle. En effet, c’est l’imagerie médicale qui permet de repérer les artères prostatiques et ainsi d’injecter les microbilles correctement, au bon endroit et ce avec la plus grande précision.

L’embolisation se pratique en alternative à la chirurgie transurétrale (résection transurétrale de prostate ou chirurgie laser plus récemment) ainsi qu’en alternatives aux autres traitements mini invasifs (Urolift®, Rezum®, Aquabeam®).

La décision thérapeutique revient en dernier lieu au patient après avoir discuté de son cas avec les médecins concernés (médecin généraliste, urologue, et radiologue interventionnel). Il est important d’éliminer toute pathologie cancéreuse sous-jacente. Il n’existe pas de limite supérieure de taille pour réaliser une embolisation et les effets bénéfiques sont même majorés sur les grosses prostates. En revanche en dessous de 35 à 40 g le geste devient techniquement difficile et le bénéfice discutable.

Les contre-indications à l’embolisation sont une insuffisance rénale, un cancer prostatique nécessitant un traitement spécifique curatif (radiothérapie ou prostatectomie radicale) ou une allergie grave au produit de contraste iodé non bilantée.

Un bilan de coagulation et la mesure du volume prostatique seront des étapes préalables indispensables ainsi que l’avis d’un urologue. Le geste peut être réalisé sous antiagrégants plaquettaires voire sous anticoagulation en fonction des patients. Un dosage des PSA sera également requis dans le cadre du dépistage du cancer de la prostate.

Déroulement de l'examen

La procédure se déroule lors d’une hospitalisation ambulatoire de 8h sous anesthésie locale sans sondage vésical. Le patient rentre le matin et sort le soir  après avoir uriné, sans douleur.

Le geste dure entre 45 minutes à 1h30 en fonction de la difficulté technique. Plus l’anatomie vasculaire est tortueuse ou avec des rétrécissements (fréquents chez les sujets âgés et en cas d’athérosclérose), plus le geste sera long.

Après une anesthésie locale au pli de l’aine, le radiologue introduit un cathéter de 1,3 mm dans l’artère fémorale droite (douleur équivalente à une prise de sang).

Une fois le cathéter introduit, la procédure est indolore. Le cathéter de 1,3 mm est guidé à l’aide des rayons X jusque dans les artères iliaques internes (artères du bassin). Puis un micro-cathéter de 0,6 mm de diamètre est introduit dans le cathéter dit porteur jusqu’aux artères prostatiques.

Les artères prostatiques connaissent de nombreuses variantes d’où la difficulté potentielle du geste. Il peut exister une à deux artères par côté (1,4 en moyenne). Le diamètre des artères prostatiques est d’environ 1 mm. L’origine de ces artères est très variable en fonction des patients ce qui rend ce geste difficile. Une acquisition 3D permet de repérer la ou les artères prostatiques , de les cathétériser à l’aide d’une superposition entre l’image 3D et l’image radiographique,et s’assurer de l’absence de communication avec d’autres artères et donc l’absence de risque d’embolisation non voulue. Puis, on injecte des microparticules (diamètre moyen de 300 à 500 microns) jusqu’à arrêt complet du flux. Ces microparticules peuvent être remplacées ou complétées par l’injection d’un agent liquide (Onyx® ou Glubran®) en fonction de la configuration vasculaire qui ont l’avantage de réaliser une occlusion complète et définitive du vaisseau cible.

Le radiologue pratique pour finir une compression au point d’entrée du cathéter (point de ponction) pour éviter tout hématome. Un bracelet compressif gonflable permet d’effectuer la compression

Quelles sont les suites de l’embolisation ?

Après l’embolisation, le patient passe brièvement (45 minutes) en salle post-interventionnelle, puis retourne

en chambre dans le service ambulatoire ..Il devra rester couché, sans plier la jambe où a été introduit le cathéter pendant 6h.

Le syndrome post embolisation est systématique après une embolisation de prostate. Il est secondaire à l’inflammation de la glande après l’obturation des vaisseaux et donne lieu à des signes irritatifs (mictions fréquentes, brûlures urinaires entre autres) pendant en moyenne 3 à 7 jours. Plus le volume prostatique est élevé plus ce syndrome est marqué (notamment au-dessus de 100 g ou ml de tissu prostatique).

Les effets bénéfiques de l’intervention se font sentir au bout de 15 jours à 1 mois avec un plateau vers 3 mois.

Il n’y a aucun effet sur la fonction sexuelle. Certaines études ont même montré une amélioration de la fonction sexuelle.

L’activité sexuelle n’est pas limitée après le geste mais du fait du syndrome post-embolisation, elle est généralement peu appropriée les 5 premiers jours.

Les effets sur les symptômes du bas appareil urinaire sont durables et le recul, certes limité (15 ans), permet aujourd’hui de constater une très bonne efficacité pour un risque extrêmement limité.

Après une embolisation des artères prostatiques, il n’y a jamais d’éjaculation rétrograde (qui est constante après chirurgie).

En cas d’échec de l’embolisation (inférieur à 5%), une seconde tentative peut être envisagée.

Après un échec clinique, une autre thérapeutique notamment chirurgicale est parfaitement envisageable d’autant que certaines équipes ont montré l’efficacité d’une séquence embolisation puis chirurgie. Dans notre expérience, la chirurgie après embolisation est une option rare du fait de la réussite technique très fréquente de la procédure.

Le patient pourra reprendre le travail 5 jours après l’embolisation en moyenne.

Le patient est généralement revu en consultation à 3 mois après l’embolisation.

Précautions et contre-indications

Quels sont les risques ?

  • Risques liés aux rayons X

Aucun risque n’a pu être démontré chez les patients compte tenu des faibles doses utilisées et des précautions prises pour limiter au strict minimum la zone examinée.

  • Risques liés à l’injection iodée :

L’injection de produit iodé peut entraîner une réaction d’intolérance.

Ces réactions imprévisibles sont plus fréquentes chez les patients ayant déjà eu une injection mal tolérée d’un de ces produits ou ayant des antécédents allergiques. Elles sont généralement transitoires et sans gravité. Elles peuvent être plus sévères, se traduire par des troubles cardio-respiratoires et nécessiter un traitement.

Les complications réellement graves sont rarissimes.

Des accidents rénaux, également liés au produit iodé, sont également possibles, notamment chez certains sujets atteints de maladies fragilisant le rein (insuffisance rénale chronique, diabète avec insuffisance rénale, etc.). Des modalités particulières sont observées en cas de facteurs de risques particuliers, qui seront identifiés au moment du dialogue entre l’équipe et vous. Dans tous les cas, si vous pensez avoir un facteur de risque, vous devez le signaler au moment de la prise de rendez-vous.

  • Risques liés à la procédure :

Toute intervention sur le corps humain, même conduite dans des conditions de compétence et de sécurité

maximales, comporte un risque de complication.

Même si cela est rare, et bien que cette technique soit réalisée dans des services spécialisés, une

embolisation peut être suivie de complications :

  • Localement, au niveau du point de ponction, il peut se produire un hématome qui se résorbera

ensuite en deux à trois semaines. Tout à fait exceptionnellement, des lésions de l’artère peuvent nécessiter un traitement complémentaire.

  • prostatite infectieuse traitée par antibiotiques : rare et beaucoup plus fréquente chez les patients avec

une sonde urinaire au long court.

  • embolisation non voulue d’autres artères (exceptionnelle grâce au guidage 3D)

Bon à savoir

Votre médecin vous a proposé un examen radiologique. Il sera pratiqué avec votre consentement. Vous avez en effet la liberté de l’accepter ou de le refuser. Une information vous est fournie sur le déroulement de l’examen et de ses suites. Vous devrez signer un consentement avant la réalisation de la procédure.

Le médecin radiologue est qualifié pour juger de l’utilité de cette intervention pour répondre au problème thérapeutique que se pose votre équipe médicale. Toutefois, il se peut que cette intervention ne permette pas un traitement complet et définitif de votre pathologie

Il est normal que vous vous posiez des questions sur l’examen que vous êtes amené à passer. Nous espérons y avoir répondu.  N’hésitez pas à nous interroger à nouveau pour tout renseignement complémentaire.

Où peut-on pratiquer cet examen ?


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